De Guaymas à La Paz

Carte du notre parcours entre Guaymas et La Paz. Après La Paz, nous effectuerons quelques étapes avant la traversée vers les Marquises.

Guaymas

Nous passons deux jours et demi à Guaymas,  le plus grand port de la région. Nous sommes amarrés à la marina Fonatur, donc une marina gouvernementale.  Les bâtiments et le ponton sont identiques à ceux de la marina Fonatur de Santa Rosalia et comme à Santa Rosalia les employés de la marina sont très gentils, très serviables.

Nous partons visiter la ville dès l’après-midi de notre arrivée, et découvrons que c’est la fête à Guaymas. Une fête foraine occupe toute la promenade le long de la mer, d’où démarre un défilé immense qui parcourt toute l’avenue principale du centre ville. Des groupes de danseurs et danseuses alternent avec des chars.

Le lendemain, courses au super marché. Déception, il n’y a pas d’autre fromage que l’espèce de mimolette locale, et pas de charcuterie…mais comme partout de bons fruits et légumes. L’avenue principale est entièrement en travaux. La rue et les trottoirs ne sont pas bitumés, mais sont pavés de grandes dalles de béton, et l’avenue sera refaite en 2 jours.

Enfin, le dernier jour déambulation dans la ville. La plupart des immeubles n’ont qu’un étage, certains sont bien entretenus, d’autres ont mal vieilli.

Après un bon déjeuner, quelques achats chez les marchands des rues, et un passage obligé par la boulangerie, nous terminons la ballade par le « malecon », la promenade qui longe la mer.

Topolobampo

Nous partons le vendredi 16 février à l’aurore, à 6h30, pour une étape de 36h de navigation (200 miles) jusqu’à Topolobampo. Après quelques heures de moteur, nous naviguons enfin à la voile de 13h à 1h le lendemain matin. Le vent est variable et nous devons faire beaucoup de manœuvres, mais les quarts se succèdent sans problème. Encore du moteur la deuxième moitié de la nuit et la journée du samedi 17, avec l’aide des voiles pour aller plus vite, ce qui nous permet d’arriver à l’entrée de l’estuaire de Topolobampo juste pour le coucher du soleil. Nous mouillons derrière la première digue de sable, Punta Santa Maria, bien abrités de la houle. Le lendemain matin nous attendons la dissipation du brouillard pour parcourir les 8 miles de chenal jusqu’au port.

Nous mouillons tout au fond du port de pêche et de plaisance derrière la marina. Une anse du port plus grande, derrière une colline de maisons, abrite les quais des navires marchands et du ferry pour La Paz.

Topolobompo est composé de plusieurs collines couvertes de maisons individuelles de toutes les couleurs. Nous nous promenons dans les rues en pente de la colline principale. Les maisons sont entourées de plantes et d’arbustes fleuris, bien plus verts que les jardins de cactus que nous avions vus dans les autres villes. Au loin, les autres iles de l’estuaire sont bordées de mangrove. Visiblement il y a ici des sources d’eau douce. Les 350 km que  nous avons parcouru vers le sud se font sentir, il fait plus chaud qu’à Guaymas.

C’est dimanche. Le « malecon » est plein de monde et bordé de kiosques qui vendent accessoires,  boissons et nourriture. Des pangas proposent des ballades dans la grande baie. Il y a dans l’air une atmosphère décontractée de week-end en bord de mer.

Caleta Lobos

26 heures de navigation lundi 19 et mardi 20 février, au moteur plus les voiles, 109 miles parcourus. A la sortie de Topolobampo nous croisons des phoques sauteurs!

La caleta Lobos est à 11 miles au nord de La Paz. C’est notre dernier mouillage sauvage avant la grande ville et les mille choses à faire.

Nous sommes tout seul dans cette baie bordée de collines, qui se termine en douceur par une grande étendue d’eau peu profonde, une plage et une mangrove. Dernière ballade à terre entre les cactus et les buissons.

La Paz

Le mercredi 21 février petit mouillage devant les marinas en attendant l’heure où nous pouvons nous amarrer. A 15h nous nous amarrons au ponton de la marina Cortez pour y rester jusqu’à samedi matin. Nous avons rendez-vous le lendemain avec la société Cross Marine. Ils avaient réparé la barre et changé les câbles du moteur à notre arrivée, et nous avions pris rendez-vous pour un nettoyage complet du système de refroidissement du moteur. Nous avions espéré que les travaux pourraient être faits en 1 journée et demi, mais le refroidisseur est plus encrassé et corrodé qu’attendu, et le mécanicien viendra finir les rinçages lundi matin. Donc samedi matin nous retournons mouiller pour le week-end.

Ce sont deux jours intenses que nous passons jeudi et vendredi à la marina. Courses au supermarché et au marché de fruits et légumes pour un mois de traversée, lessive, plein d’eau potable et d’eau du tank. Les fruits sont isolés dans du papier d’alu pour limiter les contaminations si certains s’abimaient, et stockés dans les bidons.

Sortir du pays n’est pas une mince affaire. Aller en taxi à la capitainerie générale de La Paz, y récupérer des papiers à remplir et la liste des papiers à donner, aller en taxi au bureau de l’immigration qui est pareillement loin de tout, et enfin aller payer la taxe de séjour dans un troisième bureau nous prend toute une journée. Retourner au bureau du capitaine du port le lendemain avec tous les papiers signés et tamponnés nous prends une matinée supplémentaire. Heureusement les filles au bureau de la marina sont très gentilles, nous font toutes les photocopies dont nous avons besoin, et nous traduisent en anglais les papiers en espagnol. Pendant ce temps Carlos s’occupe de notre moteur.

La marina nous a mis en contact avec un plongeur qui va gratter la coque. Rendez-vous est pris pour vendredi matin. Jeudi après-midi, surprise, nous entendons quelqu’un gratter la coque. Lorsqu’ils sortent, ils sont deux, et aucun des deux n’est notre plongeur.

Nous leur demandons s’ils sont des amis de notre plongeur, ils répondent que oui, et ils nous demandent le prix qui avait été convenu…Le lendemain matin notre plongeur se présente pour nettoyer la coque à l’heure convenue. Trop tard. Nous ne pouvons qu’espérer que les gredins qui ont pris la place du plongeur avec lequel nous avions pris rendez-vous ont fait du bon travail.  Une coque propre peut nous faire gagner 0,5 à 1 mile par heure, donc plusieurs jours sur une traversée du Pacifique.

Nous quitterons La Paz le lundi 26 février dès que le mécanicien aura fini de rincer le système de refroidissement du  moteur, pour aller mouiller à Ballandra, à la sortie de la baie de La Paz, 12 miles au nord; nous y avions passé une nuit à l’aller. Puis ce sera une nuit à Los Muertos, 45 miles plus loin, où nous avions passé une semaine à attendre que le vent du nord se calme. Ensuite une nuit à Las Frailes, encore 45 miles plus au sud, où nous ne sommes jamais allés. Nous ne descendrons à terre nulle part, puisque nous avons officiellement quitté le pays. Suivant le vent, peut-être dormirons-nous une dernière nuit normale vers Cabo San Lucas, ou bien ce sera le grand départ pour Les Marquises, 2600 miles et 23 à 26 jours à se relayer en quarts. Nous ferons chacun 4 heures de quart, une heure avec le précédent, deux heures seul, une heure avec le suivant. Ce système nous permet de nous reposer 5 heures entre les quarts, et décale chaque jour nos heures de quart. Nous devrions arriver fin mars.

Nous reprendrons à notre arrivée notre récit de voyage sur le blog : opaleenpolynesie.wordpress.com

De Santa Rosalia à Guyamas

Tout d’abord quelques cartes pour nous situer. Sur la première nous voyons tout notre parcours mexicain. En rouge la route faite par Marc et Bénédicte de Ensenada à La Paz. Délimitées par les rectangles en pointillés bleus, verts et jaunes, les trois zones de navigation parcourues avec Bernard. Décrite précédemment, la zone en bleu de La Paz à Santa Rosalia est agrandie en détail dans la 2ème carte. La zone en jaune de Santa Rosalia à Guyamas est décrite ici et agrandie dans la troisième carte.

Santa Rosalia

Arrivés le Dimanche 21 janvier à Santa Rosalia, nous y restons jusqu’au mercredi 24. Le port est protégé de grandes digues, les plaisanciers sont amarrés au ponton et les pangas un peu plus loin.

Santa Rosalia s’étale dans une vallée flanquée de deux collines et est essentiellement composée de maisons d’un étage. Elle s’est développée autour de mines de cuivre, exploitées par une compagnie française, dont il reste des entrées dans la falaise au bord de la route, et une ancienne locomotive.

Le centre ville comporte plusieurs petits jardins, des écoles, la bibliothèque Mahatma Gandhi et l’hôtel de ville, un ancien bâtiment qui abrite au rez-de-chaussée un musée avec des photos anciennes et des sculptures et au premier étage une école d’art et de musique.

La grande église est métallique et a été construite par Eiffel puis déplacée ici.

La boulangerie est fière de son ancienneté

Les rues sont bordées de maisons à un étage, en bois, avec des balcons et des barrières en bois aussi.

En s’éloignant vers le fond de la vallée, la rue principale s’élargit et les maisons deviennent plus chic.

Nous trouvons sans peine un supermarché où faire le plein de nourriture, et montons sur la colline pour des photos d’ensemble.

La vie est belle à Santa Rosalia

Et nous repartons le mercredi 24 janvier en milieu de matinée pour arriver le lendemain au mouillage de San Francisquito. Après 5h à la voile, ce sera à  nouveau au moteur que nous passerons  la soirée et la nuit.

Cala San Francisquito

Bahia San Francisquito est une grande baie dans laquelle s’ouvre une petite baie rectangulaire,  la cala San Francisquito, où nous mouillons par 3m de profondeur. 

Au fond de la baie, une plage avec un ponton.  

Nous montons d’abord sur les rochers à l’Est.

Nous montons ensuite sur la colline Ouest, d’où nous voyons la baie, la lande, la piste d’atterrissage qui relie ce lieu désertique au reste du monde, et enfin la mer de l’autre côté de l’isthme.

L’après-midi promenade dans la lande. Il y a quelques bâtiments, dont un seul à l’extrémité Ouest est éclairé la nuit, donc habité. Des panneaux indiquent que le lieu est protégé, et exploité comme camping associé à des activités nautiques. Nous trouvons en effet des caravanes et des sanitaires, et pouvons imaginer des emplacements pour tente, mais il est difficile de savoir si l’ensemble est maintenant abandonné ou si nous sommes simplement hors saison. 

Les plantes de la lande sont extrêmement variées.  Nous avons déjà vue certaines ailleurs, d’autres sont nouvelles. Des petits monticules prouvent l’existence d’une petite faune sauvage, qui reste invisible.

Nous restons dans cette cala bien protégée de la houle du jeudi 25 janvier au dimanche 28 car le vent Nord – Nord Ouest est trop fort pour repartir. Vendredi après-midi nous bravons en dinghy le vent qui balaie la baie, et traversons la lande pour aller voir l’autre côté de l’isthme. Le paysage au bord de la piste d’atterrissage est désertique.

De l’autre côté il y a une grande plage et la mer. Sur la carte il était indiqué un « resort », mais la plupart des bungalows semblent abandonnés. Une seule maison est occupée, dont les habitants élèvent un troupeau de vaches et vienne à nous pour nous proposer les services de leur restaurant. Mais nous avons déjà déjeuné. 

Le dimanche 28 janvier nous quittons San Francisquito en fin de nuit, pour profiter d’un vent d’ouest annoncé. En fait nous ne pourrons avancer à la voile que pendant 1h, car le vent est plus Nord Ouest que Ouest et en plus est trop faible. Par contre, nous avons une bonne surprise avec le courant qui était annoncé contre nous et est plutôt avec nous. Nous longeons les îles San Lorenzo et Las Animas et arrivons à l’île de Salsipuedes en fin de matinée.

Salsipuedes

Salsipuedes est une île uniquement habitée d’oiseaux de mer. L’île, magnifique et complètement sauvage, est composée de collines de lave solidifiée, souvent couverte de pierres visiblement éjectées d’un volcan. La végétation est rare, avec seulement quelques cactus et quelques petites plantes sèches, sans les buissons épineux habituels. Ce paysage minéral nous donne l’impression de débarquer sur la lune.

Puerto Don Juan

Nous quittons l’île Salsipuedes au lever du jour le lundi 23 janvier et mettons 9h au moteur pour arriver à Puerto Don Juan.

Ce mouillage désert est protégé de tout côté grâce à une digue de pierres (entièrement naturelle ou renforcée par les habitants du village voisin de Los Angeles?) ce qui en fait un abri sûr en cas de cyclone, donc un « trou à cyclone ». Il y a deux bateaux à notre arrivée, mais l’un d’eux partira le lendemain matin, et l’autre le lendemain après déjeuner.

Le mardi nous débarquons sur la plage pour monter comme d’habitude sur les collines qui la flanque.

L’après-midi, débarquement sur la digue et escalade des collines des deux côtés.

Il y a peu de fleurs, mais les plantes que nous avions vues desséchées dans les mouillages précédents sont ici couvertes de feuilles.

Isla Mitlan

 Nous repartons le mercredi 31 janvier pour le mouillage suivant qui n’est qu’à 13 miles, mais nous faisons un détour pour passer devant le village de Los Angeles. Déception ce petit village n’a pas d’antenne 4G et nous resterons sans connexion internet pour encore presque 2 semaines. Le détour nous permet de passer entre les îles qui occupent le centre de l’immense Bahia Los Angeles.

Nous arrivons à midi dans le mouillage de l’île Mitlan., une toute petite île qui fait face à un immense volcan, à l’extrémité de l’île Coronado.

Nous traversons en dinghy jusqu’à l’île Coronado et débarquons su pied de la colline qui fait face au volcan. Et re-chaussures de randonnées pour une nouvelle escalade. Nous voyons d’un côté le passage entre les îles Mitlan et Coronado, de l’autre le volcan, avec une lagune à son pied.

Re-traversée en dinghy pour un débarquement sur l’île Mitlan,

Du haut de la colline, nous avons maintenant le détroit entre les îles à droite et le volcan à gauche. A perte de vue la mer est incroyablement calme, comme un lac. 

L’environnement est comme toujours assez aride. Avec quand même un buisson fleuri tout au long d’un arroyo.

Une dernière photo vue du dinghy au retour

Et le coucher de soleil colore les montagnes en or.

Puerto Refugio

Nous partons tout content, la météo annonce du vent ! Chic, on va quand même un peu naviguer.

Départ à 7 h car la route est longue, 35 miles. Le vent se lève. A 8 h30 le vent vient d’ouest, donc travers, et nous prenons le 1er ris dans la grand voile. Mais rapidement il faut en prendre un deuxième, puis réduire le foc. Le vent tourne sud-ouest et monte à 25 nœuds, avec des rafales à 30 nœuds. 3ème ris, changement de foc pour la trinquette, plus petite.  A 10 h le vent souffle toujours du sud-ouest, donc portant, mais entre 30 et 35 nœuds, avec des rafales entre 35 et 41 nœuds (70 km/h). Comme le passage entre l’île et la terre n’est pas très large, il n’y a pas de houle, mais les vagues déferlent et projettent des embruns. A 10h30 nous affalons la grand voile et continuons sous trinquette réduite. La météo projetait du vent, mais pas autant !

Le vent passe au sud vers midi, et à 13h30 il souffle encore et toujours à 35 nœuds avec rafales jusqu’à 41 nœuds lorsque nous tournons nord-est derrière un îlot blanc remarquable pour nous diriger vers l’entrée du mouillage.

Vers 14h nous approchons du mouillage, mais nous sommes pour les deux derniers miles face au vent, que nous remontons trop difficilement au près avec trinquette réduite et moteur. Avec le moteur seul le vent de face très fort fait tourner plusieurs fois l’avant du bateau ce qui nous oblige à faire un tour complet sur nous-mêmes pour nous remettre dans l’axe de la route. Enfin à 14h50 nous sommes mouillés au fond de la baie, protégés des vagues mais avec 30 nœuds de vent qui balaient le mouillage. Belle navigation !

Le lendemain le vent souffle encore mais moins fort et nous débarquons pour grimper sur les collines et explorer les environs. Puerto Refugio (29°30’) est le point le plus nord où nous allons dans la mer de Cortez puisque nous repartirons ensuite vers le sud. La température de l’eau est descendue progressivement à 17°-18° (contre 26° à La Paz) et le réveil est difficile le matin car il ne fait que 15°-16° dans le bateau. Le ciel étant toujours bleu la température monte heureusement dans la journée.

Isla Mitlan

Retour le samedi 3 février au mouillage entre lsla Mitlan et le volcan, au rythme habituel puisque 1h de voile et 8h de moteur.

Isla Pata – Isla Bota

4,5 miles seulement de navigation au moteur pour aller mouiller entre les petites îles Pata et Bota dans la baie de Los Angeles.

Nous escaladons les collines de Pata, d’où nous avons une vue imprenable sur Bota.

Puis  les collines de Bota, d’où on voit bien sûr Pata.

A l’extrémité de Bota, un petit lagon. Partout la végétation est classiquement mexicaine.

Le lendemain matin, somptueux lever de soleil.

 

Puerto Don Juan via le pueblo de Bahia de Los Angeles

Pour nous réapprovisionner et communiquer avec le monde dont nous sommes coupés depuis 13 jours, nous mouillons dans la journée du lundi 5 février devant le village (pueblo) de Bahia de Los Angeles. Nous avions longé cette côte sans nous arrêter à l’aller. La photo géolocalisée n’avait pas été préparée à Paris !

D’après le guide, ce village compte 500 habitants mexicains auxquels s’ajoutent 1500 gringos retraités américains. Le village comporte une seule grande rue goudronnée parallèle à la plage, et il s’étend sur des kilomètres tout au long de la plage qui borde cette baie immense.

Le soir nous retournons mouiller dans Puerto Don Juan, qui est juste derrière la pointe à l’extrémité de la baie. La baie des anges étant une réserve naturelle, nous croisons beaucoup d’oiseaux et quelques dauphins. Le paysage est toujours aussi grandiose.

La baie Don Juan est déserte à notre arrivée. La trace jaune est celle laissé lors de notre première visite, le 29 janvier. La trace rouge celle du 5 février.

Isla Estanque

Le mardi 6 février nous parcourons essentiellement au moteur les 28 miles nautiques pour l’île Estanque. Cette petite île est séparée de la grande île Angel de la Guardia par une barrière de récif. Elle a une forme particulière et délimite entre deux  « pinces » un mouillage très bien protégé de toutes les directions. Dans la passe d’entrée entre les « pinces », il y a un haut fond de rochers, et que 50 cm d’eau ces rochers et la coque ! Mais ce mouillage est trop tentant.

La baie délimitée par les « pinces » se termine par un lagon qui assèche à marée basse mais que nous traversons pour débarquer en dinghy à marée haute. Comme toujours, nous grimpons sur les collines.

Le lendemain matin départ à l’aurore car nous devons avoir un peu de lumière du  jour pour voir où nous allons mais la mer descend et nous devons aussi sortir avant que le niveau d’eau soit trop bas pour passer la barrière de rochers. Oups, ça passe juste mais ça passe !

Isla Tiburon

Les dieux sont avec nous le jeudi 8 février car le vent, les courants et notre départ au plus tôt nous permettent de parcourir dans la journée les 52 miles jusqu’au mouillage Poppy Cove au sud de l’île Tiburon.

Par contre, problème en route. Lors du relâchement du 2ème ris, le chariot de grand voile de la 1ère latte se tord, perd ses billes du roulement, abîme le rail… Nous serons obligés de limer le rail pour qu’il n’accroche pas, et surtout de changer le chariot. L’opération nous prendra toute la matinée du vendredi 9.  Nous n’avons plus beaucoup de chariots de rechange, et Erwan, le fils de Bernard qui nous rejoindra aux Marquises, devra nous en amener.

Le mouillage à la pointe sud de Triburon, Poppy Cove, est à l’extrémité Est de Monument Bay. L’île est une réserve et le mouillage est très sauvage. Nous sommes toujours seuls mais nous en profitons peu car nous arrivons avec le coucher du soleil.

Le lendemain petit déjeuner dehors avant de repartir. La température au réveil est de plus en plus fraiche, pas plus de 12°C.

Bahia Los Perros  – Dogs Bay

3 miles seulement nous séparent de Bahia Los Perros, une baie mieux protégée où nous réparons le vendredi 9 février notre chariot de grand voile. L’opération nous prend toute la matinée, mais est un succès.

C’est une grande baie bordée d’une grande plage et derrière la plage des collines où nous pouvons grimper.

Bahia Colorado

Le samedi 10 février nous quittons les îles et parcourons 57 miles nautiques vers au Sud-Est pour rejoindre la terre, dans l’état de Sonora.

Le mouillage le mieux protégé, Las Cadenas, a un fond rocheux et l’ancre ne s’accroche pas. Il est tard et nous nous réfugions dans la baie suivante, Bahia Colorado.

La baie Colorado est repérable de loin à la grande falaise rouge qui marque son entrée. Arrivés tard nous ne débarquons pas, d’autant plus qu’une forte houle de travers entre directement dans la baie et nous secoue comme des pruniers jusqu’au milieu de la nuit. Un village de pêcheur occupe le fond de la baie.

Bahia San Pedro

Dimanche 11 Février nous quittons Bahia Colorado pour une étape vers le sud de 19 miles jusqu’à Bahia San Pedro.

L’ordinateur se met en veille pendant notre approche, ce qui nous doit cette trace droite sur la terre, mais nous sommes bien passés par la mer !

Une baie déserte, très belle, mais nous ne pouvons pas débarquer car le vent trop fort dans la baie lève un beau clapot.

Après-midi tranquille qui se termine par un bel éclairage au coucher du soleil.

Martini Cove

Nous  poursuivons le lundi 12 notre route le long de la côte Est de la mer de Cortez, vers le Sud, et les paysages ont un air de «Monument Vallée » des rocheuses américaines.

Martini Cove est une toute petite baie bien fermée à l’entrée de l’immense baie San Carlos.

Notre ballade sur la colline nous permet de voir d’un côté Martini Cove.

De l’autre côté de la colline, vue imprenable sur la baie San Carlos avec la ville et le mouillage du même nom.

Il y a encore des cactus que nous n’avons jamais rencontrés

Et les habitants du coin nous observent avec intérêt.

Guyamas

Le Mardi 13 Février, il ne nous reste que 20 miles à faire pour rejoindre la grande ville de Guyamas.

L’arrêt sur le ponton du fuel était inutile car il n’y a pas de fuel, mais nous faisons le plein d’eau et de vivres.  Nous resterons dans la petite marina Fonatur de Guyamas jusqu’au vendredi 16, puis reprendrons notre descente vers le Sud.

De La Paz à Santa Rosalia

Nous quittons La Paz le dimanche 7 Janvier, après une belle soirée occupée à ranger la nourriture dans des boites et des sacs réutilisables pour limiter les déchets en route.

Espiritu Santo – La Partida

Après un arrêt au ponton fuel de la marina Costa Baya, nous partons en direction du nord le long de l’île Espiritu Santo, au moteur car sans vent. La côte ouest de l’ile est bordée de falaises roses et creusée de multiples baies qui abritent des mouillages.

Nous arrivons au mouillage de La Partida, une grande caldera ouverte à l’ouest, fermée au nord et au sud par des falaises roses, et à l’est par deux isthmes qui laissent un passage en S peu profond. Nous mouillons devant les murailles nord (car c’est du nord que viendra le vent) en compagnie de 6 autres bateaux (Opale est le voilier au taud rouge le plus à droite).

Lundi matin il y a encore peu de vent et nous débarquons en dinghy sur les isthmes.

Nous prenons un peu de hauteur aux extrémités des falaises sud et nord.  

Le terrain est couvert de cactus, de buissons épineux qui nous griffent les jambes et les bras, et aussi de fleurs.

Nous sommes en compagnie de quelques pélicans, de mouettes, de cormorans, et de rapaces inconnus.

Le dinghy est bien attaché! Même si la marée descend.

L’après midi nous débarquons sur la plage au pied des falaises nord.

Le mardi toujours grand soleil, mais le vent du nord souffle très fort, avec de belles rafales, et nous restons au mouillage et au bateau.

San Francisco

Le mercredi 10 janvier nous quittons l’île Espiritu Santo pour parcourir à nouveau au moteur les 20 miles nautiques qui nous séparent de la baie San Francisco, sur la petite île du même nom.  Marc utilise Open CPN pour nous situer avec précision sur une photo géolocalisée de la baie.  On voit la trace du bateau et sa position dans la baie.

Débarquement sur l’isthme qui sépare les falaises rocheuses

Nous trouvons un sentier qui monte sur la crête de la falaise.

Et d’en haut la vue est splendide.

Bénédicte redescend avant la dernière falaise, si vous cherchez bien vous verrez Bernard en T-shirt bleu clair et derrière lui Marc en T-shirt bleu foncé sur la pente.

La végétation est variée, et sur l’isthme un Cairn a été érigé avec les coraux morts qui jonchent la plage.

San Evaristo

Le jeudi 11 janvier, 1h de voile et 3h de moteur en longeant la côte et ses falaises pour atteindre San Evaristo, une baie qui abrite un village de pêcheur.

Comme toujours nous prenons de la hauteur pour admirer le paysage.

Nous longeons la plage, avec ses nombreuses mouettes et ses rapaces à tête rouge dont nous ne connaissons alors pas le nom. Renseignement pris, ces rapaces s’appellent en anglais « turkey vulture » (littéralement dinde vautour!), et en français « urubus à tête rouge », ou bien « vautour aura ».

Nous visitons le village avec sa minuscule supérette où il n’y a pas grand-chose, son centre de désalinisation, son école, et son église.

Le lendemain nous restons à San Evaristo et allons au restaurant sur la plage. Rustique mais bien bon, et avec wifi !

Une ballade derrière le village nous amène de l’autre côté de la pointe qui abrite la baie, où nous trouvons des anciens marais salants.

Et le soir, retour à la maison.

Le samedi 13 Janvier, départ de San Evaristo au petit matin.

EL Gato

Pour une fois il y a du vent, de face mais pas trop fort, et c’est essentiellement à la voile qui nous longeons la côte pour aller à El Gato. Nous sommes le samedi 13 janvier.

La pointe qui protège la plage et le mouillage est composée de magnifiques roches rouges.

 

Sur la plage il y a des traces étranges sortent de l’eau et aboutissent à deux monticules de sable percés d’un trou. L’aller-retour d’une tortue venue pondre dans le sable ?

Ile Danzante, Honey Moon Cove

Dimanche 14 Janvier, nous sommes au moteur et toujours un grand ciel bleu pour aller à « honey moon cove », la baie de la lune de miel, sur l’île Danzante.

Nous sommes dans le parc national de Loreto, et sur la plage un sentier nous attend, qui monte sur la falaise.

Sur le sentier, des pancartes indiquent les noms des plantes.

Le lendemain matin au départ le ciel est partiellement couvert, mais les falaises de la côte, visibles derrière l’entrée de la baie, sont toujours aussi belles.

Loreto

Le lundi 15 Janvier nous arrivons en fin de matinée devant le port de Loreto. C’est une ville de 15000 habitants où nous allons nous ravitailler. Le port lui-même est petit, peu profond, et est utilisé par les « pangas », ces bateaux qui emmènent les touristes en mer ou les pêcheurs au travail. Mais l’espace devant le port est peu profond, le vent faible et la houle supportable,  et nous pouvons mouiller devant Loreto.

La  promenade au bord de la mer nous conduit dans le petit quartier piétonnier, où les maisons et hôtels sont anciens, bien entretenus et typiques.

Dans ce quartier, l’église est une des nombreuses anciennes missions des Jésuites en Basse Californie.

Les bâtiments publics sont là aussi, avec une exposition d’aquarelles dans la salle d’exposition de la mairie.

Ayant rempli le bateau de vivres, nous repartons le lendemain.

Baya Ballandra

Le lendemain, nous atteignons à la voile en 3h la baie Ballandra, dans l’île Carmen juste en face de Loreto.

C’est une magnifique grande baie circulaire, bordée par une plage avec, derrière, une mangrove. Nous y arrivons assez tôt pour une ballade et y passons une nuit très tranquille car il n’y a pas de vent et l’endroit est bien abrité de la houle, contrairement au mouillage devant Loreto. 

Punta Pulpito

Le mercredi 17 Janvier nous quittons Ballandra à l’aurore, pour arriver, toujours au moteur, dans une baie déserte et sauvage, derrière Punta Pulpito.

Nous arrivons dans l’après-midi, à temps pour débarquer et suivre un chemin qui grimpe sur la falaise Sud de la baie.

La végétation est comme partout extrêmement sèche, mais même les plantes les plus sèches peuvent fleurir.

Baya Conception

Le mercredi 17 janvier nous nous levons à nouveau tôt pour partir avec le lever du jour, car, comme la veille, la route est longue, il n’y a pas de vent et le bateau est lent au moteur.

Baya Conception est une immense baie de 20 miles nautiques de longueur, orientée Nord Ouest – Sud Est, bordée à l’ouest de multiples anses. Il y a plusieurs mouillages dans cette grande baie, tous bien protégés, avec une plage en arc de cercle délimitée par des rochers. Nous mouillons devant Coyotte village, au nord de la baie Coyotte qui comprend elle-même plusieurs anses et plusieurs ilots.

Nous restons toute la journée du lendemain pour explorer les environs. Le village est fait de rues en terre, une rue principale parallèle à la plage et une dizaine de rues perpendiculaires. Il est exclusivement occupé par des retraités américains. Les maisons appartiennent soit à des particuliers, soit à la compagnie de locations.

Les maisons sont jolies, fleuries.

Nous cherchons un restau ou café pour avoir le wifi, mais il n’y en a pas et les deux frères américains à qui nous demandons nous invitent très gentiment à utiliser leur wifi personnel chez eux. Ils vivent en Oregon l’été et passent tous leurs hivers dans cette maison au soleil.

Un chemin de terre nous mène à la plage suivante, bordée de petites paillottes et occupée par des camping-cars.

L’après-midi nous débarquons toujours en annexe au nord de la baie. La plage la plus grande est aussi entièrement occupée par des camping-cars.

Le chemin se poursuit sur la côte, longe la pointe et rejoint la plage et le village suivant au nord de Coyotte Bay.

Baya Santa Inès

Nous quittons Bahia Conception au lever du soleil, le samedi 20 Janvier.

4h de moteur seulement avant de s’arrêter derrière la première pointe au nord, qui protège Bahia Santa Inès. Un seul voilier est mouillé et nous pouvons sans peine jeter l’ancre assez assez loin de lui.

La plage est assez large, et recouverte sur plusieurs mètres de largeur par un tapis de coquillage. Des promeneurs en ont fait un tableau de coquillage, et nous ramassons quelques spécimens.

Le long de la plage, de grandes maisons qui  ne peuvent appartenir ou être louées qu’à des américains.

Et tout au bout, le coin des pêcheurs mexicains

Le soir, beau coucher de soleil.

Santa Rosalia

Le Dimanche 21 janvier, départ sous les nuages à l’aurore pour atteindre  Santa Rosalia.

Santa Rosalia est une ville d’environ 12000 habitants. Le port, délimité par des grandes jetées, abrite un ponton pour les plaisanciers. Les pangas mouillent devant et sur une plage.

Nous nous amarrons à un quai pour la première fois depuis que nous avons quitté Ensenada mi-décembre. La marina, ponton et bâtiment, est toute neuve, très accueillante. Comme à Ensenada notre transformateur 110V/220V ne fonctionne pas donc nous n’avons pas l’électricité, mais nous pouvons laver le bateau, remplir le tank d’eau, utiliser la laverie et les douches (froides malheureusement !), et quelqu’un vient nous proposer des bonbonnes d’eau potable.  

De Los Muertos à La Paz

Nous sommes restés une semaine à Los Muertos, jusqu’au samedi 30 décembre, à cause d’un fort vent du nord qui nous empêchait de remonter à La Paz. Ces petites vacances au soleil nous ont permis d’explorer les environs.

A Los Muertos nous pouvons faire quelques ballades dans les terres, avec beaucoup de cactus, des petits et des géants, grands comme des arbres.

Certains prés d’herbes sèches sont moissonnés.

Nous pouvons également faire des ballades sur la plage et les rochers qui encadrent la baie, et admirer les habitants du  lieu, quelques mouettes et beaucoup de pélicans plongeurs.

Tous les matins les pêcheurs font concurrence aux pélicans.

Enfin le samedi 30 décembre le vent du nord s’arrête. Nous partons au moteur, à 4h du matin car les courants ne sont favorables que de 4h à 10h du matin nous partons à 4h. Nous arrivons en début d’après-midi dans la baie de Balandra.

Nous parcourons le dimanche 31 décembre les derniers 12 miles nautiques pour La Paz. Les marinas sont toutes pleines et une centaine de bateaux de plaisance mouillent devant la principale marina, la Marina La Paz. Le ponton des annexes est aussi plein…sauf au lever du jour.

Nous passons toute la journée du 1er janvier à nous promener dans la ville. Les rues sont bordées d’habitations et de magasins qui ne dépassent pas 1 ou 2 étages.

Nous visitons la cathédrale, séparée du musée des arts par un joli jardin avec kiosque à musique.

Une grande promenade (paseo) longe les plages et est décorée de statues. Comme les rues, elle est remarquablement propre, sans papiers sale nulle part, malgré une bonne fréquentation.

Mardi 2 janvier, contact avec la société Cross Marine qui viendra demain matin, et courses de fruits et légumes au marché municipal de la ville.

Le soir, arrivée de Bernard.

La mercredi 3 janvier, Rob Cross vient changer les câbles du moteur. Tout le monde participe, car le passage des câbles depuis la poignée des gaz jusqu’à leur emplacement dans le moteur ne se fait pas facilement. Il faut même tailler un passage tout au fond du bateau dans une cloison. Pour une fois nous anticipons les problèmes mais clairement nous avons bien fait car la poignée des gaz est beaucoup plus souple avec les nouveaux câbles.

Bernard est arrivé avec les pièces nécessaires à la réparation du système de barre…mais la pièce pivot sur laquelle les autres s’emboitent n’est pas la bonne. Rien ne s’emboite. Rob qui est très sympa et dont nous avons apprécié les compétences lors du changement du câble, étudie notre problème et propose de revenir le lendemain enlever l’anneau du roulement à bille qui s’est soudé à la pièce pivot en place, et en bloque l’utilisation.

Pour enlever cette pièce Rob va utiliser un emporte-pièce, puis chauffer car le fer se dilate avant l’alu donc l’anneau se dilate avant la pièce pivot, puis scier l’anneau, puis frapper l’anneau…qui est finalement éjecté, nous permettant de mettre en place sur la pièce pivot le roulement à bille neuf. Nous remettons la pièce supérieure en place, et tout fonctionne !

Nous sommes le samedi 6 janvier et il y a 15-20 nœuds dans le mouillage, le bateau danse. Nous nous sommes déjà bien mouillés lors des allers-retours à la marina les autres jours, mais aujourd’hui ce sera pire et nous ne sortirons que si le vent et les vagues se calment. Demain départ pour le premier mouillage de la mer de Cortez.  

De Ensenada à Los Muertos

Mercredi 13 Décembre

Pas de vent. Mer calme. Ciel bleu le jour, criblé d’étoiles la nuit, avec une magnifique voie lactée et Orion qui se lève à l’Est et se couche à l’Ouest en passant par le haut du mât à minuit. Des étoiles filantes.  En 24h nous ne croisons personne et sommes doublés deux fois. Nous sommes seuls au monde sur notre bateau à moteur. Parfois la côte déserte de collines brunes et desséchées se rapproche puis s’éloigne à nouveau. Des sortes de crevettes (?) sautent sur le pont. Le soleil se lève sur la côte pendant le premier quart de Marc, et se couche sur l’océan pendant le dernier quart de Bénédicte.

 Vendredi 15 décembre.

Après quand même plus de 24h à la voile, vent au travers, nous arrivons trop tard pour atteindre Baya Tortuga avant la nuit. Heureusement la baie précédente, Punta Quenada, est suffisamment abritée pour nous éviter une troisième nuit en mer. Magnifique baie bordée de dunes et de collines, avec un petit hameau de pêcheurs.

Nous avons parcouru 280 miles (plus de 500 km) vers le Sud et la température de l’eau est passée de 17° à 22°,  celle de l’air de 12° à 17° au réveil, et de 20° à 25° dans la journée.

Samedi 16 Décembre

Deux heures à la voile et nous voilà à Baya Tortuga. Une baie qui ressemble à la précédente, en plus fermée. Au fond un vrai village de pêcheurs, avec une vieille grande jetée couverte de pélicans.

Nous apprenons qu’il y a une heure de décalage entre les régions Nord et Sud de la péninsule de Basse Californie.  Le soleil se lèvera à 7h et se couchera à 17h45, ce qui nous réjouit car c’est plus naturel pour nous.

Le village a deux routes centrales goudronnées qui se croisent à angle droit, et de nombreuses routes de terre. Certaines maisons semblent abandonnées, d’autres sont toutes pimpantes. Le jardin d’enfant Montessori et l’école sont très colorés.

Tout est couvert de poussière, les voitures, les plantes, les feuilles des arbres…et les maisons.

Dans la belle église au bord de la mer, quelqu’un installe la crèche en sifflotant des chants de Noël. Les horaires des messes sont affichées : une tous les matins et trois le dimanche. Les paroisses des campagnes françaises seraient jalouses !

Dimanche 17 Décembre

Départ au lever du jour. La météo qui annonçait le calme plat ne s’est malheureusement pas trompée. Nous nous consolons en pensant que la barre, que nous n’avions pas pu réparer, ne souffre absolument pas sur cette mer d’huile.

Mardi 19 Décembre

Le trajet de Baya Tortuga à Porto Magdalena s’est fait en 51 heures…de moteur. Heureusement nous avons eu la visite de dauphins…

 …de beaux levers de soleil (Marc de quart)

…de beaux couchers de soleil (Bénédicte de quart)

Le soleil brille et la nuit un croissant de lune nous éclaire, pas suffisant pour diner.

Nous arrivons le mardi 19 décembre à Puerto Madgalena, un grand mouillage, avec quelques maisons assez pauvres de pêcheurs sur le rivage. Le village le plus proche est quelques km.

Les deux sources de météo sont contradictoires, GFS prédit le vent pour mercredi,

NAM prédit du vent pour Jeudi.

Nous pensons que la 2ème est plus fiable et repartons le Jeudi 21 Décembre. En effet nous naviguons avec un bon vent portant, bien agréable, qui tient presque 24 heures. NAM est meilleur que GFS. Nous croisons quelques pêcheurs dans la grande baie de Magdalena en partant.

A la voile les dauphins restent avec nous beaucoup plus longtemps, 3 quarts d’heures en début d’après-midi, et se déchainent, tout heureux de jouer avec ce bateau sans moteur.

Et le soir nouvelle visite de nos amis acrobates.

Les autres moments forts sont (oh surprise !)  les levers et ici couchers de soleil. 

Nous passons vendredi à midi devant la ville de Cabo San Luca, et en profitons pour utiliser la 4G et communiquer avec la France.

Les dernières 24 heures sont parcourues par vent faible donc avec à la fois les voiles et le moteur.

Samedi 23 Décembre

Arrivée à 8h du matin dans la grande baie de Los Muertos, rebaptisée  Los Suenos. La baie et bordée au fond d’une grande plage. A droite de la plage un restaurant, à gauche un hôtel avec golf. Nous sommes à 50 km en voiture de La Paz et cette magnifique baie est « touristique ».  En fait, les touristes sur la plage se comptent sur les doigts d’une main.

Nous débarquons bien sûr, heureux de se dégourdir les jambes dans ce décor paradisiaque, habité essentiellement de quelques pélicans.

Le restaurant est très accueillant, nous viendrons y déjeuner le dimanche 24 à midi.

Et qui nous retrouvons au restaurant ? Joshua, un des équipiers de Breskell que nous avions rencontré lors du passage du Nord Ouest en 2019 ! Joshua navigue maintenant en solitaire sur son propre bateau et projette comme nous de visiter la mer de Cortez, d’aller ensuite en Polynésie puis en Patagonie. Comme nous aussi il a quelques petites réparations à faire à La Paz, et comme nous il a vu que les vents étant contraires dans les jours qui viennent nous devrions pouvoir repartir vendredi. Un tout petit monde !

Breskell, le bateau jaune, avec le bateau slovaque Altego II et Opale lors de notre pause ensemble au sortir des glaces.

Retour à Ensenada

Lundi 4 décembre 2023

Et nous voilà de retour sur Opale le jeudi 30 novembre, après avoir récupéré à San Diego le matériel commandé, qui s’ajoute au matériel apporté en avion. On ne voyage pas léger!

Le bateau est en bon état, mais pas les batteries qui datent de 2018 et ont choisi Ensenada pour rendre l’âme. La bonne nouvelle est que nous sommes dans un port, la mauvaise est qu’il n’y a pas de batteries de rechange au Mexique. Il nous faut donc les faire venir de San Diego. La commande est passée mais le délai est incertain. Une semaine ? deux ? trois ? Les batteries doivent parcourir 3 étapes indépendantes (trajet aux USA, frontière, trajet au Mexique) et même si chaque étape est très courte leur timing est inconnu.

Parmi les problèmes préexistants, l’impossibilité de se brancher au quai était un problème mineur avec des batteries chargées, mais sans batteries nous devons allumer le moteur à 17h, lorsque la nuit tombe, pour avoir de la lumière, et charger téléphones et ordinateur. Il fait frais dès que le soleil se cache et pas plus de 12°C le matin au réveil, mais dans la journée le soleil chauffe et nous vivons en T-shirt par 20°C.

En attendant que les batteries arrivent nous avons de quoi nous occuper. Nous passons un jour et demi à changer le rail de grand voile et à tout remonter. Tout se passe bien, la grand voile monte et descend magnifiquement.

Par contre la réparation de la colonne de barre est impossible. Un démontage plus approfondi de cette colonne nous montre que la pièce défectueuse est maintenant divisée en deux parties complètement rouillées, une collée à la pièce au-dessus et l’autre à la pièce au-dessous. Nous ne pouvons donc pas la remplacer par la pièce de rechange amenée de France sans changer aussi les pièces auxquelles elle est collée. Nous avons celle du dessus avec nous, mais l’autre est un problème. Nous avons demandé à Allure de nous fournir d’autres pièces que Bernard pourra amener de France début janvier. Affaire à suivre…

Mercredi 6 décembre.

Nous avons installé les voiles d’avant, avec quelques petites réparations au passage. Nous avons aussi changé la planche sur laquelle le moteur est accroché sur le balcon arrière. L’ancienne planche en bois toute pourrie a été remplacée par une en plastique dans laquelle il a fallu faire à la main les trous pour passer les axes du balcon. Et puis plein de petites choses comme le recollage d’une poignée de capot, etc… Les batteries ont en théorie été transportées par West Marine du magasin à l’entrepôt qui leur fera passer la frontière.

Les mexicains de la marina sont très gentils et très serviables. Les bateaux sont tous américains et la moitié sont habités par des couples de retraités, le plus souvent avec chien(s). Ce n’est pas anodin car un chien doit aller à terre tous les jours, donc ne peut pas s’éloigner de la côte. On commence à connaitre nos voisins et à être connus, par exemple ce matin une dame nous voyant travailler sur notre voile est venue nous dire qu’elle avait une machine à coudre, mais on a décliné l’offre, on utilise de la toile adhésive. On nous donne des renseignements sur les mouillages entre ici et La Paz, sur ceux devant La Paz, sur le vent. Bavardages de ponton. On ne sait pas trop ce que les voisins attendent pour partir. On ne les voit pas bricoler comme nous mais plutôt  briquer leurs bateaux : leur teck brille comme un parquet ciré (le nôtre est gris), leurs coques blanches sont lustrées et immaculées.

Seul notre autre voisin immédiat est parti. Un franco-américain qui écoutait des chansons françaises, habite San Francisco, et navigue entre San Francisco et La Paz depuis 10 ans.  Il rentre chez lui avec deux amis américains. A l’avenir il va réduire ses déplacements parce qu’à 84 ans ça devient fatigant.

Samedi 9 décembre

Nous avons passé toute la journée de Vendredi sur la barre. En effet, démonter la partie supérieure avait décalé des pièces de la partie inférieure et la barre bloquait sérieusement. Petite frayeur mais le problème identifié a pu être résolu. Après des heures à plat ventre au fond de la couchette arrière tout fonctionne, la barre tourne rond. 

Il fait toujours aussi beau, mais le vent a tourné au sud et forci, bruit du vent dans les haubans toute la nuit. Les batteries ont été livrées à l’entrepôt par West Marine, ont traversé la frontière, et attendent à Tijuana (Mexique) que le camion soit plein. Elles devraient arriver aujourd’hui ou lundi.

Heureusement nous prenons un peu de temps le week-end pour apprécier le paysage. Il y a le long de la côte une petite ballade d’une heure aller-retour qu’on finit par connaitre par cœur.

Nous avons rencontré Eric, un français expatrié aux US, et sa femme portoricaine, bien sympas.  Il possédait assez d’argent pour arrêter de travailler à 52 ans et acheter un bateau à moteur où ils vivent avec leur chien husky aux yeux bleus. Leur bateau est une vraie maison flottante (trois télévisions, lave-linge, sèche-linge, congélo, etc…). Ils sont restés quelques années au nord, dans le passage intérieur (la bande de terre du Sud de l’Alaska qui longe le Yukon), en Colombie Britannique, et dans l’Etat de Washington, puis ils sont descendus au Mexique pour le soleil et viennent de rester deux mois à Ensenada. On les reverra sans doute à La Paz et en mer de Cortez. Ils veulent passer au moins un an au Mexique, voire plus.  

Mardi 12 décembre

Les batteries sont arrivées. Petite frayeur, celle commandée pour le moteur et celle commandée pour l’avant (propulseur et guindeau) ont une puissance immédiate inférieure à celles qui étaient en place. Sur les conseils de l’électricien mexicain nous essayons de recharger l’ancienne batterie de l’avant, mais ce n’est pas très efficace. Normalement elles sont quand même (d’après l’électricien mexicain et d’après notre conseiller en électricité, Hervé Froin de Gujan Mestras consulté par Whatsapp) parfaitement suffisante pour ce qu’on va leur demander et les précédentes étaient surdimensionnées. Le moteur démarre mieux avec la nouvelle qu’avec l’ancienne batterie et propulseur et guindeau fonctionnent avec celle de l’avant. Nous allons les surveiller quand même.

Visite au bureau de la marina pour les papiers de sortie et Fernando nous emmène au port principal en ville pour déclarer notre départ. Il y a des sapins de Noël partout.

Nous partirons demain matin pour 360 miles marins donc a priori trois jours et trois nuits de navigation. Arrivée prévue samedi matin dans un mouillage très bien protégé, la baie des tortues (Baya Tortugas). C’est reparti pour l’aventure !

Tropical Storm / Hurricane Hilary

L’ouragan Hilary remontant le long de Baja California vient d’être rétrogradé en tempête tropicale. Il est actuellement au milieu de la péninsule et arrivera ce dimanche 20 aout en fin d’après-midi heure locale au niveau d’Ensenada. Il peut encore se retransformer en ouragan mais les probabilités sont faibles.

Ensenada est à une centaine de kilomètres au Sud de San Diego.

Une tempête tropicale peut engendrer des vents entre 34 et 63 nœuds. Un ouragan peut engendrer des vents de 64 nœuds ou plus. D’après les prévisions actuelles le vent devrait avoisiner les 40 nœuds dans le port de Ensenada. Les deux seuls ouragans jamais répertoriés dans la région avaient eu lieu en 1858 et 1939.

Météo Squid : a gauche la position du « Tropical Storm » ce dimanche à 8h en France (samedi 23h au Mexique), à droite la prévision au plus fort du vent sur Ensenada le lundi 21 aout à 1h en France (dimanche 18 heure à Ensenada). Le point blanc sur les deux cartes ci-dessous montre la position de Ensenada.

Les États-Unis ont lancé une alerte aux inondations dans les montagnes de la Californie, pouvant entrainer des glissements de terrain, et une alerte aux vagues sur la côte.

Pluies prévues par NOAA (Hurricane Center)

Nous sommes un peu inquiets pour Opale et nous avons écrit à la marina pour lui demander de vérifier nos amarres et d’ajouter des pare-battages si nécessaire.  Nous les avons également appelés et ils nous ont dit surveiller activement les bateaux et avoir pour cela renforcé leurs effectifs pendant les deux nuits de passage des vents les plus forts.

De Cat Harbor (Ile de Santa Catalina) à Ensenada (Mexique)

Arrivés à Cat Harbor le Mercredi 28 Juin, nous y restons jusqu’au Lundi 3 Juillet. Le premier jour nous découvrons le petit port balnéaire de Two Harbors, à 500 m de notre mouillage à travers un isthme qui sépare Cat Harbor côté Pacifique de Isthme Cove, face à Los Angeles. La côte américaine est à 20 miles nautiques, trop loin pour être vue de l’Ile. Il y a beaucoup plus de bateaux côté Two harbors.

Une première ballade nous permet de monter au dessus de Two harbors, par une route de terre qui surplombe les nombreuses petites anses. Elles abritent toutes des mouillages, avec ou sans bouées.

Au village il y a quelques maisons, un camping et des activités comme les jet-skis. Nous apprécions le snack bar.

Nous faisons deux grandes ballades qui montent au-dessus de Cat Harbor, chacune d’un côté de l’anse.

Le paysage et la végétation sont très semblables à ceux vus précédemment sur l’ile de Santa Cruz.

 

Il y a beaucoup de monde au village le samedi, de la musique et des animations parce que c’est le week-end du 4 Juillet, fête nationale américaine. Mais nous ne serons pas là pour le 4 Juillet, nous partons le lundi 3. Nous avons 134 miles à faire pour Ensenada, malheureusement le vent est un peu faible et pour avancer à une vitesse raisonnable, en plus des voiles nous nous aidons du moteur, pendant les 26 heures de navigation.

Nous arrivons le mardi 4 Juillet au matin dans la marina Coral, à Ensenada, au nord de la province mexicaine de Baya California. C’est une marina associée à un hôtel. Tous les bateaux dans la marina sont américains, et plusieurs personnes discutent avec nous de leurs voyages.

Le personnel très accueillant et très gentil nous attribue un « agent » pour nous aider à faire les démarches d’entrée du bateau et de nous-mêmes au Mexique. Nous avons besoin d’un chauffeur car les bâtiments administratifs sont au port principal de la ville et la marina Coral est un peu excentrée.

175 dollars pour un agent alors que nous avons toujours fait toutes nos entrées et sorties de différents pays tout seuls sans problème, et qu’ici tous les bureaux auxquels nous aurons affaire sont dans le même bâtiment (douane, police des frontières, bureau du port, bureau des TIP), ça parait un peu excessif, mais nous n’osons pas les contrarier.

En fait, Fernando, notre agent, va s’avérer indispensable. Pour faire entrer le bateau au Mexique il faut un TIP (Temporaire Import Permit). Mais lorsque nous le demandons, on nous apprend qu’il y en a déjà un pour le bateau, fait par les précédents propriétaires à Cancun en 2013. Ce TIP est périmé, mais il doit quand même être annulé (même s’il est évident que le bateau a quitté le Mexique puisque nous l’avons acheté en France). C’est le propriétaire actuel qui doit l’annuler, mais il ne peut le faire que s’il est hors du pays et nous venons d’entrer officiellement au Mexique. Problème.

Ce mardi, Marc vient d’entrer au Mexique. Le mercredi il fait une sortie (virtuelle) avec le bateau, ce qui lui permet d’annuler le TIP précédent, puisque le bateau et lui sont sortis. Le jeudi il re-rentre officiellement dans le pays, toujours avec le bateau, et peut obtenir un TIP puisque le précédent a été annulé. Fernando connait tout le monde et tout se passe très bien. De toutes façons notre bonne foi est inattaquable, le bateau est effectivement sorti du Mexique depuis 2013, et le 1er TIP aurait dû être annulé. Jeudi soir, après plusieurs allers-retours depuis la marina et plusieurs passages à la banque pour payer les entrées et les sorties du pays, après une bonne quinzaine d’heures d’attente, une dizaine de papiers remplis, signés et tamponnés, Opale et nous sommes bien entrés au Mexique, tout est en règle. Marc a deux tampons en trois jours sur son passeport puisqu’il est entré deux fois !

Nos allers-retours en voiture nous donnent l’occasion de prendre quelques photos d’Ensenada. La ville est très étendue, avec surtout des maisons de un ou deux étages seulement, et parfois des immeubles. Mais nous ne sommes encore pas allés au centre ville.

Nous partirons pour San Diego en bus le vendredi 14 juillet et nous envolerons pour la France le 17. Nous avons beaucoup de choses à faire sur le bateau cette semaine avant de le laisser pour 5 mois, attendant la fin de la saison des ouragans pour repartir vers le sud. C’est la fin de ce voyage.

De Sausalito à L’île de Santa Catalina

Vendredi 16 Juin nous quittons le confort de la marina pour aller mouiller dans l’entrée de la baie de Sausalito. Il fait beau et la T° dans le bateau atteint les 20°C ! De ce nouveau point de vue, la ville de San Francisco est encore plus proche.

Nous voulons sortir de la baie le plus tôt possible samedi matin, pour avoir le maximum de courant puisque le vent sera contre nous. Le jour est sensé se lever à 5h, mais ce n’est pas le cas, et pressés par la marée, nous partons bien à 5h mais dans la nuit. Heureusement la mer est un peu éclairée par les lumières de la ville, et les feux de chenal sont lumineux. 

Nous rencontrons un collègue, que nous laissons galamment passer, et passons sous le Golden Gate éclairé. 

Nous quittons la baie de San Francisco

Journée de navigation au près (face au vent), et contre le courant, ce qui nous fait parcourir 40 miles pour avancer de 25 miles, mais nous arrivons dans un joli port, Pilar Point Harbour, dans la petite ville de Princeton-by-the-sea. Les bouées de chenal de Pilar Point sont habitées.

La baie, appelée « half moon bay », a une forme d’oreille. Elle est protégée au Nord et à l’Ouest par la côte. Deux grandes digues chevauchantes la protègent du Sud. Dans le coin Nord-Ouest le port abrite de nombreux bateaux de pêche professionnelle et de pêche-plaisance. Nous mouillons dans l’immense baie.

Le vent est trop fort pour continuer, comme le montre cette capture d’écran, où nous sommes tout au nord dans le comté de San Mateo et voulons aller vers le sud.

Nous restons au mouillage dans cette baie bien protégée. Nous en profitons pour faire une grande promenade sur une des immenses plages qui la bordent. La plage est envahie de bêtes étranges, que notre amie Françoise nous permet d’identifier comme des « méduses voile bleue ». Elles ne piquent pas !

Lundi 19, le vent a encore augmenté, et les 20 nœuds qui balayent le mouillage nous empêchent de débarquer en annexe, nous restons donc toute la journée dans le bateau. Par contre, le mardi 20 nous pouvons débarquer le matin. Ce qui était déjà frappant à Sausalito et encore plus ici est la présence de fleurs. Nous sommes en Juin et les jardins sont très fleuris, alors que les iles San Juan étaient couvertes d’arbres immenses, mais les fleurs rares.

Retour au bateau par une très grande plage, avec les pélicans et les mouettes.

Mercredi 21 Juin le vent à baissé et il est toujours annoncé Nord-Ouest donc il doit nous pousser. Nous partons pour 150 miles, soit 30 heures de navigation environ, jusqu’à la baie de San Simeon. Il n’y a pas de vent le matin au départ mais mauvaise surprise, la houle est très forte et surtout d’ouest et pas du nord-ouest, donc elle nous atteint par le travers. Comme toujours nous avons hissé la grand voile avant de partir, mais le bateau est balancé comme un culbuto par la houle. La grand voile haute bat comme une folle et nous réalisons qu’il va falloir prendre un ou deux ris pour limiter ses mouvements mais trop tard, une vague plus forte que les autres fait claquer la voile comme un tonnerre et fait sauter le chariot qui attache la deuxième latte de grand voile au mât. Tout avait été réparé à Anacortes, et c’est déjà fini ! Il va falloir composer avec un chariot en moins, et nous prenons 2 ris pour limiter la prise au vent de la grand voile.

Le cycle journalier du vent est toujours le même depuis San Francisco. Peu de vent le matin, donc moteur, le vent de nord-ouest se lève en fin de matinée, monte tout l’après midi, pour dépasser largement les 20 nœuds (environ 40 km/h) de 14-15h à 2h du matin. Puis le vent baisse et nous finissons la nuit au moteur. Nous arrivons jeudi 22 Juin à 10h du matin dans le mouillage de San Simeon.

C’est une anse bien ronde, comme montré sur la photo dans notre carte nautique.

Vu du bateau, deux bâtiments au bord de l’eau à côté d’un vieux ponton, et des collines couvertes de graminées et de quelques buissons. Le ciel hésite entre nuages et soleil.

Nous ne descendons pas, mais installons le chariot de la 1ère latte à la place du chariot manquant sur la 2ème. Cette permutation nous permettra de naviguer avec 1 seul ris comme avec 2 ris.

Nous repartons vendredi matin pour une nouvelle navigation de 150 miles. La nuit est dure car le vent du nord-ouest est encore plus fort qu’entre Pillar Point Harbour et San Simeon, et reste de midi à 2h du matin entre 18 et 24 nœuds. Heureusement, un croissant de lune éclaire la mer pendant la 1ère moitié de la nuit, et le ciel dégagé est rempli d’étoiles à partir de minuit.  Les lumières de Los Angeles font un halo sur l’horizon visible à plus de 100 km de distance.

Nous sommes partis du 49ème parallèle dans les iles San Juan, passés par le 37ème à San Francisco, pour arriver au 33ème à Santa Catalina, qui sera notre dernière étape aux USA.

Nous arrivons samedi 24 matin en vue de Santa Cruz Island, une des iles du « Channel Island National Park ». Le « channel » en question est le Santa Barbara Channel, la côte est devenue horizontale et Santa Cruz Island est juste au sud de Santa Barbara, à une vingtaine de miles. Nous longeons toute la côte nord de l’île, bordée de falaises, jusqu’à Smugglers Cove, tout à l’Est.

Smugglers Cove est en demi-cercle, entourée de collines herbues et bordée d’une plage.

Nous sommes protégés du vent dominant du Nord Ouest et sujets à un régime de brises thermiques : le vent vient de la mer le jour, tourne vers 17h pour venir de la plage toute la nuit et tomber au matin. Nous sommes 4 voiliers et 2 bateaux à moteurs dans cette grande baie en ce samedi soir, et vers 20h, alors que Marc admire le coucher du soleil, il s’aperçoit qu’un des voiliers, dont les occupants (4 filles) sont descendus à la plage et partis se promener, est en train de déraper et de s’éloigner lentement mais sûrement de son lieu de mouillage. Le bateau passe très près d’un des autres voiliers, heureusement sans le décrocher, ce qui permet au skipper de rejoindre en annexe le bateau qui dérape et de monter à bord. Heureusement nous avions déjà gonflé notre annexe sur le pont, et le plus rapidement possible nous la mettons à l’eau, installons le moteur et rejoignons le bateau qui dérive. C’est un vieux rafiot avec un foc à enrouleur en lambeaux et une chaine pas accrochée au bout, seules les planches de surf rangées le long des filières semblent en bon état. A eux deux, Marc et le skipper de l’autre voilier réussissent à mettre en marche son moteur, remonter l’ancre, et ramener le bateau dans des eaux moins profondes, avec les deux annexes accrochées sur le côté. Enfin nous voyons les filles sur la plage, elles rament dans leur annexe à une vitesse record contre le vent, et débarquent. En fait ce sont trois garçons aux cheveux longs et une fille, tous archétypes du jeune californien ! Ils nous remercient chaleureusement, et après avoir ramené notre collègue sauveteur à son bateau nous retournons sur le nôtre.

Dimanche matin grand soleil, nous avons enfin chaud ! Nous débarquons pour une grande promenade dans l’île. Les 2/3 à l’ouest de l’ile sont une réserve naturelle où il est interdit d’aller, mais le tiers Est est un parc national. Exploitée de 1850 à 1950 par un ranch, la terre est maintenant protégée. Les eucalyptus devant la plage de Smugglers Cove et le verger d’oliviers voisin sur la colline datent du ranch.

Dans le parc national quelques chemins et sentiers sont entretenus par des rangers et nous partons pour une première ballade.

Cette ballade mène à Scorpion Bay, qui abritait le ranch, et où le ponton accueille maintenant des bateaux de tourisme venus de la côte. Les visiteurs peuvent faire du canoë.

Le retour fait une boucle par Scorpion canyon.

Le lendemain autre ballade, « Mountain ridge ». Nous longeons les restes d’un moulin-scierie, et du haut de la colline (600m) nous voyons la réserve naturelle, de l’autre côté de l’île.

Nous croisons aussi un renard. Depuis que les parcs nationaux ont racheté le ranch et arrêté l’exploitation les renards se sont multipliés.

Dans notre anse, Smugglers Cove, comme sûrement un peu partout autour de l’ile, des bateaux de pêche-plaisance amènent des pêcheurs amateurs depuis la côte distante d’une vingtaine de miles. Les pêcheurs sont tous bien rangés le long du bateau avec leur canne à pêche, faisant concurrence aux pélicans et aux mouettes qui pêchent aussi.

Arriver et quitter la plage est un peu sportif et très mouillé à cause des vagues qui déferlent à l’arrivée. Malheureusement ce 2ème jour Marc se tord le pouce en débarquant, et le lendemain nous restons à bord d’Opale. Pommade, attelle, bandage, il faut qu’il guérisse vite pour que nous puissions poursuivre notre route à la voile.

Le mercredi 28 Juin, départ à l’aurore pour rejoindre l’île de Santa Catalina…en 14h de moteur!

Nous croisons une bande de dauphins.

Quelques heures après notre départ un hélicoptère nous survole, nous allumons la VHF sur le canal 16 de veille et en effet, cet hélicoptère nous demande de changer de route car une opération militaire de la Navy est en cours sur notre route. Heureusement le détour ne nous rajoute qu’une heure de route et nous arrivons quand même à Santa Catalina entre 18h et 19h.

Santa Catalina est une grande ile, juste en face de Los Angeles. Le village de «Two harbors » est sur un isthme entre deux anses « Cat harbor » au sud-ouest et « Isthme cove » au nord-est (comme on voit sur la photo prise plus tard lors d’une ballade). Les anses abritent des rangées de bouées sur lesquelles les bateaux sont amarrés à l’avant et à l’arrière de façon à ne pas tourner avec le vent et ainsi rentabiliser l’espace.

Nous allons dans Cat Harbor, le plus petit et le plus sauvage des deux, à 500m du village. Il y a un contraste énorme entre le côté Cat harbor, avec juste un ponton où attacher les annexes, et le village balnéaire de Two harbor, côté Isthme Cove. Nous avons bien fait de choisir Cat Harbor.

Le capitaine du port nous attribue une bouée. En fait, toutes les bouées sont louées à l’année, et le locataire a jusqu’à jeudi soir pour faire savoir s’il aura besoin de sa bouée ce week-end ou pas. En fait, nous avons de la chance, jeudi soir puis vendredi matin pas de nouvelle, donc visiblement il ne viendra pas. Nous restons jusqu’au lundi 3 juillet. Intéressant , ce système qui permet de louer la même bouée à deux personnes à la fois!

Sausalito

Nous avons beaucoup de chance d’avoir des amis sur la côte Est, à Milford où nous avions pu faire escale avec Opale…et d’autres amis à San Francisco ! Nous arrivons le samedi 10 Juin à Sausalito, et le dimanche 11 Clare et Jim se joignent à nous.

Ils ont amené le cadeau de Noël d’Emmanuelle et Kristoffer, qu’ils ont reçu pour nous.

Ensemble nous allons nous promener dans « downtown » Sausalito. C’est une ville assez touristique en ce dimanche de Juin, avec en bord de mer des magasins et des restaurants. Quelques rares petits condominiums. Les maisons à flan de colline encadrent la vieille ville et le port.

De Sausalito on voit très bien San Francisco, qui est juste de l’autre côté du Golden Gate bridge.

Clare et Jim nous emmènent à Tiburon, la colline qui ferme la baie, en face de Sausalito, également résidentielle et chic, et d’où on aperçoit très bien notre marina. Et la journée finit dans un restaurant de bord de mer.

Comme nous avions passé une semaine à visiter San Francisco l’année dernière sur notre trajet de retour, nous ne retournons à San Francisco que le mardi, et Clare nous rejoint l’après midi à une exposition sur Ansel Adams et d’autres photographes américains.

Il y a beaucoup à faire sur le bateau, dont re-régler la manette des gaz du moteur, et nous sommes bien occupés jusqu’à aujourd’hui Jeudi 15 Juin. Nous avons fait le plein de nourriture et d’eau, demain nous irons mouiller devant le port même si les vents sont du Sud et ne devraient être favorables qu’à partir de dimanche. Nous partirons à l’aurore, car dimanche il faudra être sortis avant 8h à cause des courants. Nous pensons aller jusqu’à Ensenada en 2 semaines, sans nous arrêter dans des ports mais uniquement dans 6 ou 7 mouillages.